Spéciale droits des enfants
Journée internationale des droits de l’enfant le 20/11
C’était une fois, dans un pays où l’image des enfants était souvent reléguée en arrière-plan, des voix courageuses s’élevaient pour rappeler l’importance de ces êtres porteurs de droits et de potentiels. Ces voix portaient un message de bienveillance, invitant chacun et chacune à un changement profond de regard. Laissez-moi vous emmener dans ces réflexions qui rassemblent parents, pédagogues et militant·e·s des droits des enfants. Ensemble, elles et ils nous montrent le chemin pour redonner aux enfants leur juste place dans notre société.
Il y a quelque temps, lors d’une conversation avec André Stern, nous avons saisi l’importance de la sécurité émotionnelle des enfants. André disait : « Je t’aime parce que tu es comme tu es. » Une phrase simple, mais qui résume une posture essentielle : celle d’offrir à chaque enfant un amour inconditionnel comme base solide. Avec cette sécurité, André rappelle que les parents peuvent alors se détendre, ayant accompli l’essentiel de leur rôle. L’enfant, ainsi soutenu, peut explorer librement son monde, jouer et développer ses talents naturels.
Et pourtant, comment cette approche trouve-t-elle sa place dans notre système éducatif, souvent structuré par des méthodes autoritaires et rigides ? Marion Cuerq, forte de son expérience en Suède, nous offre un contraste saisissant. En France, les règles strictes et les attentes imposées aux enfants, dans une culture de la punition et une relation de méfiance, les limitent et peuvent même les blesser. Ce que Marion partage va au-delà d’un simple constat : elle propose une vision où la bienveillance et le respect des droits des enfants deviennent des normes. Dans ce modèle, chaque enfant est vu, entendu, et les parents sont accompagnés sans jugement.
Poursuivons avec Laelia Benoît, qui nous éclaire sur un phénomène méconnu : l’infantisme, une discrimination liée à l’âge, qui rappelle des luttes féministes et des combats pour les droits des minorités. Selon Laelia, l’infantisme en France se manifeste par une surveillance excessive des enfants et des attentes réductrices. Elle rappelle que chaque enfant mérite le respect et doit être reconnu comme acteur ou actrice social·e à part entière.
Ces discussions révèlent un point commun : la nécessité de réévaluer notre regard sur les enfants, tant au niveau individuel qu’à l’échelle politique. Éric Delemar souligne que la violence éducative ordinaire commence par l’ignorance de la parole de l’enfant. Le changement commence par un geste simple : écouter et valoriser leurs opinions. Et au-delà de cela, les droits des enfants – comme celui d’être éduqué sans violence – devraient être au cœur de notre société.
Alors, concrètement, que peuvent faire les parents et les citoyen·ne·s pour faire avancer cette cause ? Marion Cuerq suggère des actions simples : sensibiliser à l’éducation non-violente, bannir la promotion de la violence éducative, et intégrer pleinement les droits des enfants dans l’éducation. À une échelle plus intime, Laelia Benoît évoque l’alphabétisation émotionnelle, un apprentissage commun entre parents et enfants pour comprendre et exprimer les émotions. Cette compétence est essentielle pour le bien-être de chacun et chacune, et pour un monde plus apaisé.
En fin de compte, ces échangent témoignent des défis à relever et des promesses inspirantes qui nous attendent. En adoptant une nouvelle vision de l’enfance, fondée sur le respect, la compréhension et la bienveillance, nous posons les fondations d’une société plus juste et harmonieuse pour toutes et tous. Ensemble, écrivons ce nouveau chapitre où chaque enfant pourra s’épanouir pleinement, dans le respect de ses droits.
Rêvons et agissons, pour elles, pour eux, pour nous.
Écouter l’enfant
Jeu : « L’Idée du Jour »
Objectif : Permettre à l’enfant d’exprimer librement ses idées pour des moments familiaux, et de voir sa proposition écoutée et respectée.
Fonctionnement
- Le Moment de l’Idée : Choisissez un moment de la journée où l’enfant peut proposer une idée pour la famille, sans contrainte. Cela peut être au petit-déjeuner, en rentrant de l’école ou au dîner. Par exemple : « Quelle activité aimerais-tu faire ce week-end ? » ou « Quel plat aimerais-tu cuisiner cette semaine ? »
- Écouter et Explorer : La famille écoute l’idée de l’enfant sans juger ni modifier immédiatement. Prenez quelques minutes pour en parler ensemble. Si l’idée n’est pas réalisable immédiatement (par exemple, une grande sortie ou un achat), proposez d’y réfléchir et d’en discuter pour une future occasion.
- Concrétiser l’Idée : Dès que possible, réalisez une idée de l’enfant, même petite, pour montrer qu’il ou elle a un réel impact dans la famille. Par exemple :
- Si l’enfant veut créer un espace de jeu, réaménagez un coin ensemble.
- S’il propose une nouvelle routine, comme un moment de lecture après le repas, essayez-la ensemble pendant une semaine.
- Le Carnet des Idées : Si certaines idées ne peuvent pas être réalisées tout de suite, notez-les dans un carnet dédié aux idées de l’enfant. Ainsi, il ou elle sait que chaque proposition est précieuse et pourra être revisitée.
Pourquoi cela fonctionne
- Liberté d’expression : L’enfant propose ce qui lui vient spontanément, sans contraintes d’options préétablies.
- Valorisation et confiance : En écoutant activement et en réalisant une de ses idées, l’enfant voit que ses propositions comptent.
- Vision à long terme : Le carnet des idées montre que chaque proposition est prise au sérieux et permet à l’enfant de suivre l’évolution de ses envies.
Un épisode spécial le 21/11
Premier épisode avec une politique en exercice !
Voici quelques points forts de cet épisode :
- Mise en œuvre des lois sur la protection de l’enfance : Laurence Rossignol insiste sur l’importance de l’application correcte des lois par les acteurs de terrain pour assurer leur efficacité. Elle souligne comment l’absence d’un ministre de l’enfance après 2017 a nui à cette application.
- Débat sur les punitions corporelles : Un sujet controversé mais crucial, Laurence partage son cheminement pour interdire les punitions corporelles en 2019 et propose de sanctionner l’apologie des violences faites aux enfants.
- Soutien aux familles monoparentales : Des propositions concrètes sont avancées, comme le démarrage des allocations familiales dès le premier enfant et la création d’un statut spécifique pour les familles monoparentales.
- Intolérance envers les enfants : Laurence Rossignol critique la tendance croissante à l’intolérance envers les enfants dans les espaces publics et propose une loi contre les lieux « no kids ».
- Impact de la pornographie et des réseaux sociaux : Elle alerte sur l’exposition précoce des enfants à la pornographie, souvent dès l’âge de neuf ans, et les défis que cela pose à la société.
- Éducation et parentalité positive : L’épisode aborde également la distinction entre éducation et instruction, et les attentes de performance imposées aux enfants aujourd’hui.
- Rôles des associations : L’importance des associations et de la société civile dans la protection des droits des enfants est mise en avant, tout en appelant à une meilleure allocation des ressources financières pour ces organismes.
Ne manquez pas cette conversation enrichissante et nécessaire pour comprendre les défis actuels et les solutions proposées pour améliorer la protection de l’enfance et le soutien à la parentalité.