Réponses, punchlines et astuces pour gérer les remarques sur la parentalité avec humour et respect !

Les repas de fêtes, un bonheur… sauf quand viennent les remarques sur la parentalité ! Ce guide de survie vous propose des réponses argumentées, des punchlines et un jeu pour désamorcer les tensions. Passez Noël sereinement, avec humour et respect ! ? Avec la participation de Marion Escot aka Punchlinettes ?

Ah, les repas de fêtes… Ces moments chaleureux où la dinde n’est pas la seule chose à se faire découper et où tonton Roger ou mamie Simone on toujours un avis sur votre vie… Vous le savez, les discussions peuvent rapidement s’enflammer quand il s’agit de cododo, d’allaitement ou d’éducation. Alors cette année, on se prépare à être zens, fermes et bienveillant·e·s, mais aussi à dégainer des punchlines bien senties grâce à Marion Escot alias Punchlinettes. que vous pouvez retrouver sur InstagramTiktok et Threads.

Si vous ne la connaissez pas, la voici en quelques mots :

Je suis Marion, formatrice anti-sexiste, et ma mission, c’est d’aider les jeunes et les adultes à déceler et déconstruire le sexisme ordinaire, à réagir face aux clichés et à parler de tout sans tabous, ni préjugés ! Avec moi, on apprend a maitriser l’autodéfense féministe, à communiquer de manière plus respectueuse et sans malaise, à casser les stéréotypes et à créer des espaces de discussion plus safe pour tous et toutes.

Voici notre top 5 des sujets sur lequelles on va surement vous saouler… A chaque fois vous trouverez une proposition de réponse argumentée, une punchline et une ressource à transmettre parce que vous n’avez pas non plus à dépenser votre temps et votre énergie à éduquer tout le monde

1. L’éducation positive

Remarque typique : « De notre temps, une bonne claque et c’était réglé. Tu laisses trop de place à ton enfant il fait ce qu’il veut ! »

Punchlines :

1/ Heureusement, on a découvert la communication depuis.
2/ Ah ? Ça n’a pas l’air d’avoir marché pour toi.
3/ C’est clair ça règle tout, comme un pansement sur une fracture.

Réponse argumentée : L’éducation positive ne signifie pas « laisser faire », mais plutôt accompagner les enfants dans leur développement avec respect et responsabilité parentale. Elle ne remet pas en question la PRESENCE du cadre mais la VIOLENCE du cadre. Des études en neurosciences montrent que les violences répétées, sous couvert d’éducation, peuvent nuire au développement du cerveau de l’enfant, notamment au niveau de sa capacité à gérer le stress et les émotions. Cette approche vise à aider l’enfant à intégrer le respect de ses droits, ainsi que ceux des autres, et donc aussi des règles et des limites, non pas par la peur, mais par la compréhension et la coopération. Le sujet n’est pas que l’enfant ait tous LES droits mais qu’il ait tous SES droits. Les connais tu ?

Ressource : Episode de Papatriarcat « La discipline sans drame » avec Tina Payne Bryson disponible en VO et en VF.

2. Le cododo

Remarque typique : « Quoi ? Ton enfant dort encore dans votre lit ? Mais il ne va jamais s’en détacher ! Et pour ton mec et votre intimité alors ?! »

Punchline :

1/ Oh ben t’inquiète on lui file un petit cognac à 20h et on l’entend plus.
2/ Oh ben on ken si souvent que bientôt on sera 4 à y dormir.

Réponse argumentée : Le cododo, pratiqué de façon sécurisée, est recommandé par l’OMS et l’UNICEF pour les premiers mois de vie, car il facilite l’allaitement, réduit le risque de mort subite du nourrisson et renforce l’attachement. Concernant l’autonomie, la recherche montre que les enfants ayant pratiqué le cododo deviennent tout aussi autonomes que les autres, voire plus confiants, car ils ont bénéficié d’une base sécurisante durant leur petite enfance. Pour le reste, je suis surpris·e de devoir t’apprendre que l’intimité peut aller bien au-delà de la simple chambre à coucher.

Ressource : Livre « Le Cododo, pourquoi ? Comment ? » de Claude Didierjean Jouveau

3. L’allaitement

Remarque typique : « Tu allaites encore ? Tu sais, le lait maternel ça ne sert plus à rien après 6 mois. »

Punchline :

1/ T’es aussi nutritionniste sur ton temps libre ?
2/ Oui, j’espère le faire jusqu’à ses 18 ans.
3/ C’est dingue, l’OMS dit un truc, toi t’en dis un autre. T’as pensé à leur envoyer ton CV ?

Réponse argumentée : L’OMS et l’UNICEF recommandent l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, puis de le poursuivre en complément de l’alimentation solide jusqu’à au moins 2 ans ou aussi longtemps que la mère et l’enfant le souhaitent. Le lait maternel reste une source importante de nutriments, d’anticorps et d’autres facteurs immunitaires essentiels, même après 6 mois. En outre, l’allaitement joue un rôle dans le lien d’attachement entre la mère et l’enfant, qui évolue naturellement avec le temps. La question que tu pourrais me poser ce serait plutôt de savoir comment ça se passe et comment je le vis par exemple.

Ressource : Documentaire « La voie lactée » chez Jupiter Films

4. L’instruction en famille (IEF)

Remarque typique : « Et la socialisation, tu y penses ? Il/elle va devenir asocial(e) ! »

Punchline :

1/ Vu que l’école est plus sauvage que Mowgli dans un monde civilisé, ça devrait aller.
2/ Socialiser en restant assis 6h par jour aux côtés de 30 enfants, c’est comme voyager en regardant un globe terrestre.

Réponse argumentée : L’instruction en famille permet de diversifier les opportunités de socialisation. Les enfants en IEF rencontrent des personnes de différents âges et contextes, ce qui enrichit leurs compétences sociales. De plus, les recherches montrent que ces enfants ne sont pas moins bien socialisés que ceux scolarisés. Ils participent souvent à des ateliers, des sorties, et des activités de groupe avec d’autres familles pratiquant l’IEF. Il y a souvent un sujet de respect du rythme de l’enfant, notamment dans les premières années. Mais avant d’éventuellement t’exposer nos raisons personnelles, dis-moi, pourquoi avoir fait le choix de la scolarisation ?

Ressource : Documentaire « Étre et devenir » de Clara Bellar

5. La diversification alimentaire menée par l’enfant (DME)

Remarque typique : « Comment ça, tu lui donnes des morceaux directement ? C’est dangereux ! »

Punchline :

1/ Ouais, il mange des morceaux, et les ¾ de la pizza aussi.
2/ C’est exactement ça ! Tu veux voir une vidéo où il s’étouffe et on rigole ?

Réponse argumentée : La DME repose sur les capacités naturelles du bébé à mâcher et à avaler dès qu’il est prêt pour les solides (vers 6 mois). Lorsqu’elle est bien encadrée (posture droite, aliments adaptés, supervision constante), elle ne présente pas plus de risques d’étouffement que l’alimentation classique. En plus de développer la motricité fine et l’autonomie, elle encourage le bébé à écouter ses signaux de satiété et à découvrir les goûts et textures de manière naturelle. Mais tu sais, aujourd’hui on parle surtout d’alimentation autonome selon l’enfant. Parce qu’au final, purées ou morceaux c’est écouter l’enfant qui importe.

Ressource : Episode 158 de Papatriarcat “La diversification alimentaire”.

TIME TO PLAY !

JEU : Et si on inversait les rôles ?

Un jeu simple pour transformer les débats en compréhension mutuelle !
Lors des repas de famille, les débats sur la parentalité peuvent rapidement devenir tendus. Pourquoi ne pas essayer une approche différente?? Plutôt que de répondre directement, proposez un petit jeu de rôle : l’inversion des rôles. C’est simple, amusant, et ça peut ouvrir de nouvelles perspectives.

Mode d’emploi du jeu de rôle

  1. Proposez un scénario :
    Expliquez calmement : « Tiens, et si on inversait les rôles?? Toi, tu prends ma place et tu réponds comme si tu étais moi, et moi je vais essayer de me mettre à ta place. »
  2. Déroulez la discussion :
    • – Le « parent » explique sa position (cododo, allaitement, éducation positive, etc.) selon ce qu’il imagine que l’autre pense.
    • L’autre personne doit incarner le parent et expliquer pourquoi il ou elle fait ce choix.
  3. Encouragez l’écoute :
    • L’objectif n’est pas de « gagner » le débat, mais d’écouter et de comprendre. On va eviter les caricatures et travailler l’autodérision.
    • Posez des questions à la fin?: 
      « Est-ce que tu trouves ça facile?? Qu’est-ce qui te semble le plus difficile ou le plus intéressant dans ce rôle?? »

Exemple concret : Le cododo

Situation classique :
Votre tante dit?: « Dormir avec ton bébé, ça va en faire un enfant dépendant?! »

Vous proposez le jeu :
« Ok, et si on inversait?? Tu fais comme si tu étais moi, et moi je vais jouer ton rôle. »

Tante (jouant votre rôle) :
« Le cododo, c’est un choix pour rassurer mon enfant et répondre à ses besoins émotionnels la nuit. Ça favorise son bien-être et nous aide à dormir tous les deux. »

Vous (jouant la tante) :
« Mais ça va le rendre collant et incapable de dormir seul?! Tu fais ça pour toi en fait ! C’est toi qui as besoin de lui près de toi ! »

Laisser dérouler l’échange et arrêter si l’une des personnes est mal à l’aise.

Discussion de fin :
« Alors, qu’est-ce qui t’a paru le plus difficile dans ce rôle?? »

Astuce : ne pas se braquer sur ce que l’autre semble penser de nous. Plutôt questionner ce qui l’amène à penser cela. Non pas pour changer et lui plaire mais pour comprendre le point de vue. On peut tout à fait finir en disant 
“et bien nous ne serons pas d’accord mais maintenant on sait pourquoi”.

Pourquoi ça marche ?

  • L’inversion des rôles désamorce les tensions en rendant le débat moins frontal.
  • Elle oblige chacun à réfléchir et à voir la situation sous un autre angle.
  • C’est une façon ludique de transformer un moment potentiellement conflictuel en échange constructif.

Essayez ce jeu pendant les fêtes et racontez-moi comment ça s’est passé?!

Partagez vos anecdotes en commentaire ou sur les réseaux

Merci d’avoir pris le temps de lire ce guide de survie?! Ces repas de famille peuvent être l’occasion d’échanger et de faire évoluer les mentalités, mais il est aussi important de rester fidèle à ses convictions tout en préservant une ambiance festive. Aussi, rappelez-vous que même avec ces outils, vous n’avez pas à éduquer tout le monde ou à vouloir faire évoluer des personnes qui ne veulent pas. Choisir ses combats et se concentrer sur ce qui nous fait du bien c’est très sain ! 

N’hésitez pas à partager vos propres anecdotes ou punchlines sur les réseaux sociaux et à écouter les épisodes de podcast recommandés pour approfondir ces sujets. Passez de très belles fêtes?!